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Poser du carrelage sur du carrelage : les inconvénients

Le 30 octobre 2025
poser du carrelage sur du carrelage

Face à un carrelage vieillissant, abîmé ou tout simplement démodé, beaucoup de particuliers envisagent la solution rapide : coller un nouveau carrelage directement sur l’ancien. Gain de temps, pas de dépose poussiéreuse, chantier simplifié… cette méthode peut sembler idéale. Pourtant, sous ses airs pratiques, elle n’est pas sans risques ni inconvénients.

Une surépaisseur qui peut poser problème

L’un des premiers inconvénients liés à la pose de carrelage sur carrelage, c’est la surélévation du sol. En ajoutant une couche supplémentaire, vous augmentez automatiquement l’épaisseur du revêtement, généralement de 8 à 15 mm, voire plus si la colle utilisée est épaisse.

Cette surépaisseur peut créer plusieurs désagréments :

  • Difficultés à ouvrir ou fermer les portes, qu’il faudra parfois raboter.
  • Décalage de niveau avec les pièces voisines, ce qui peut être inesthétique ou dangereux (risque de chute).
  • Problèmes d’alignement avec les plinthes, les seuils de portes, les meubles fixes ou les éléments encastrés (baignoire, douche, cuisine équipée…).

Ces ajustements peuvent nécessiter des travaux supplémentaires qu’on n’avait pas anticipés, notamment en rénovation.

Une adhérence qui dépend de l’ancien support

Contrairement à une pose sur une chape neuve ou une dalle béton, coller du carrelage sur du carrelage impose des contraintes d’adhérence spécifiques. L’ancien carrelage doit être :

  • Parfaitement sain (pas de carreaux décollés ou fissurés)
  • Stable et fixe, sans jeu ni vibrations
  • Exempt de graisse, poussière ou résidus de produits d’entretien
  • Bien dégraissé et poncé, pour améliorer la prise de la colle

Or, dans de nombreux cas, les anciens carreaux présentent des zones creuses, mal fixées ou fragilisées par le temps. Même si tout semble en bon état à première vue, le support peut se détériorer avec le temps et compromettre la tenue du nouveau revêtement.

Résultat : si l’adhérence n’est pas optimale, le carrelage risque de se décoller prématurément, voire de se fissurer ou de sonner creux.

Des contraintes d’humidité à ne pas sous-estimer

En milieu humide (salle de bains, cuisine, WC), poser un carrelage sur un ancien carrelage peut poser des problèmes d’étanchéité. Si le support n’est pas parfaitement sec, ou si des micro-infiltrations existent sous les carreaux existants, l’humidité peut remonter, piéger de l’eau entre les deux couches. Cela peut provoquer des moisissures, des odeurs désagréables un décollement du nouveau carrelage

De plus, les joints d’origine peuvent parfois laisser passer l’humidité. Même si on applique un primaire d’accrochage, cela ne garantit pas toujours une parfaite isolation. C’est pourquoi, pour les pièces exposées à l’eau, une préparation rigoureuse et un traitement d’étanchéité adapté sont indispensables avant toute pose.

carrelage rénové

Une solution déconseillée en cas de défauts existants

Autre inconvénient majeur : la pose sur carrelage ne corrige pas les défauts de planéité ou de niveau. Si le sol présente des bosses, des creux ou des irrégularités, ils seront simplement recouverts… mais pas résolus.

Pire encore, certains défauts peuvent être accentués :

  • Les carreaux neufs risquent de se casser à cause d’une pression mal répartie.
  • La colle n’adhère pas bien sur les zones creuses ou instables.
  • Le résultat final peut être inégal ou donner une sensation de sol « qui sonne creux ».

Si le carrelage existant n’est pas parfaitement plat et homogène, il vaut donc mieux opter pour une dépose complète, puis un ragréage si nécessaire, pour repartir sur une base saine.

Un poids supplémentaire à considérer

Ajouter un revêtement supplémentaire signifie également ajouter du poids sur la structure du sol. Sur une dalle béton récente, cela pose rarement problème.

En revanche, dans un bâtiment ancien ou sur un plancher bois, cette surcharge peut fragiliser l’ensemble. Un carrelage en grès cérame, par exemple, est particulièrement lourd. Si l’on ajoute à cela la colle et les éventuelles couches de ragréage, on peut atteindre des charges importantes sur des structures qui n’étaient pas conçues pour cela.

Une réversibilité plus compliquée

Enfin, il faut garder à l’esprit qu’une pose de carrelage sur carrelage complique toute intervention future. Si un jour vous souhaitez :

  • changer de sol,
  • faire passer des câbles ou tuyaux,
  • installer un chauffage au sol,
  • ou tout simplement revenir à un revêtement souple,

il faudra déposer deux couches successives, ce qui rendra le travail plus long, plus coûteux et plus poussiéreux. Le démontage peut endommager la dalle ou nécessiter un rattrapage du niveau avec un ragréage important.

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