Quelle section du bois choisir pour sa charpente ?

Le choix de la section du bois est une étape essentielle dans la réalisation d’une charpente. Que ce soit pour une construction neuve, une extension ou une rénovation, la section conditionne la solidité, la durabilité et la résistance mécanique de l’ensemble. Trop faible, elle peut provoquer des déformations ou un affaissement. Trop large, elle alourdit la structure inutilement et augmente les coûts. Il est donc crucial de trouver le bon équilibre en fonction de plusieurs critères techniques.
Pourquoi la section du bois est-elle si importante ?
La section, c’est-à-dire la largeur et l’épaisseur des pièces de bois, est directement liée à la résistance de la charpente. Elle permet de répartir les charges : le poids de la couverture, la neige, le vent, mais aussi son propre poids. Une charpente bien dimensionnée doit pouvoir supporter l’ensemble de ces efforts sans déformation dans le temps.
Le choix de la section influence aussi :
- La stabilité de la toiture,
- Le comportement du bois dans le temps (flèche, fissures, affaissement),
- La facilité de mise en œuvre,
- Le coût global du chantier.
Une section trop faible peut générer des désordres graves comme des mouvements de structure, voire des ruptures. À l’inverse, surdimensionner les pièces n’est pas forcément plus sûr et peut compliquer le montage ou augmenter les charges sur les murs porteurs.
Les éléments qui influencent le choix de la section
Il n’existe pas une seule section valable pour tous les projets. Plusieurs paramètres entrent en jeu dans le calcul de la section idéale.
La portée entre les appuis
C’est la distance entre deux points de soutien (murs, poteaux, sablières, etc.). Plus cette portée est grande, plus la section doit être importante. Par exemple, pour une poutre de 3 mètres, une section de 100×200 mm peut suffire. Pour une portée de 5 mètres, il faudra plutôt du 100×300 mm, voire plus, selon la charge.
Le type de bois utilisé
Tous les bois ne se valent pas. Un douglas ou un chêne offre une meilleure résistance qu’un épicéa. Le choix de l’essence influe donc sur la section nécessaire. Les bois feuillus sont plus denses mais aussi plus lourds, ce qui doit être pris en compte dans le dimensionnement global.
La pente du toit
Une pente forte permet une meilleure répartition des charges, notamment de la neige. À l’inverse, un toit plat ou peu incliné nécessite souvent des sections plus importantes.
Les charges permanentes et temporaires
La couverture (tuiles, ardoises, bac acier), les isolants, les panneaux de sous-toiture, ainsi que les charges climatiques (vent, neige) influencent le dimensionnement. Une toiture légère demandera des sections moindres qu’un toit lourd.
Le type de pièce de bois
Tous les éléments de charpente n’ont pas les mêmes fonctions ni les mêmes efforts à supporter :
- Les pannes doivent supporter les chevrons et la couverture,
- Les chevrons répartissent le poids du toit sur les pannes,
- Les entraits, arbalétriers ou fermes assurent la stabilité globale.
Chacun nécessite donc un calcul spécifique.
L’importance des abaques et des normes
Pour ne pas se tromper, il est fortement conseillé d’utiliser des abaques de charpente. Ce sont des tableaux fournis par les fabricants ou organismes techniques (comme le DTU ou les guides du CSTB) qui indiquent les sections minimales en fonction de la portée, des charges et de l’entraxe.
Il existe également des logiciels de dimensionnement gratuits ou payants permettant de simuler la structure de votre charpente. Si vous avez un doute, faire appel à un bureau d’étude structure ou à un charpentier expérimenté est vivement recommandé.
En construction neuve comme en rénovation, les normes de calcul (DTU 31.1 notamment) imposent des critères de résistance. Ne pas les respecter peut engager votre responsabilité ou poser problème en cas de revente ou de sinistre.
Bois massif ou bois contrecollé : quel impact sur la section ?
Le bois massif est le plus utilisé dans les constructions traditionnelles. Mais pour les grandes portées ou les projets plus modernes, le bois lamellé-collé ou contrecollé peut être une alternative intéressante.
Ces matériaux techniques offrent :
- Une résistance mécanique supérieure,
- Une stabilité dimensionnelle accrue,
- Des sections plus fines pour une même portée.
Ils permettent donc de réduire la taille des poutres tout en gardant une performance équivalente, ce qui peut être utile pour gagner de l’espace sous toiture ou alléger la structure.
Commentaires
Laisser un commentaire