Combien de temps peut-on garder l’eau d’une piscine ?

Garder l’eau d’une piscine le plus longtemps possible est une question que se posent tous les propriétaires de bassin, qu’il soit hors-sol ou enterré. Non seulement pour des raisons économiques, mais aussi pour limiter le gaspillage et respecter une certaine logique écologique. Mais combien de temps peut-on vraiment conserver l’eau d’une piscine ? Quelles sont les conditions à remplir pour éviter de devoir la changer trop souvent ?
Une eau de piscine peut-elle se garder plusieurs années ?
Oui, il est tout à fait possible de garder l’eau d’une piscine plusieurs années, parfois même indéfiniment, à condition de respecter certains critères d’entretien. Contrairement à une idée reçue, on ne vide pas sa piscine chaque année, sauf cas exceptionnel. Le remplissage complet d’un bassin représente des milliers de litres, et le renouveler chaque saison est coûteux, chronophage, et peu respectueux de l’environnement.
La clé pour conserver l’eau longtemps repose sur trois piliers : le traitement chimique régulier, la filtration efficace et un entretien constant. Si ces trois éléments sont correctement gérés, l’eau peut rester propre, claire et saine plusieurs années de suite.
Le rôle essentiel de la filtration
Le système de filtration est le cœur du bon fonctionnement d’une piscine. Il permet de retirer les impuretés (feuilles, poussières, insectes…) et de maintenir l’eau en circulation, ce qui évite qu’elle ne stagne. Une eau stagnante est rapidement colonisée par les algues, les bactéries et les micro-organismes.
La durée quotidienne de filtration dépend de la température de l’eau. Une règle simple est souvent utilisée : diviser la température de l’eau par deux pour obtenir le nombre d’heures de filtration par jour. Par exemple, si l’eau est à 28 °C, la filtration doit tourner 14 heures.
Si la filtration est bien dimensionnée, bien entretenue (nettoyage du filtre, vérification du débit), elle joue un rôle central pour éviter le renouvellement fréquent de l’eau.
L’importance du traitement chimique
Même avec une bonne filtration, l’eau d’une piscine a besoin d’être désinfectée. C’est là qu’intervient le traitement chimique. Les plus courants sont :
- Le chlore : désinfectant efficace, mais qui nécessite une surveillance régulière.
- Le brome : plus stable, idéal pour les piscines intérieures ou chauffées.
- Le sel : utilisé avec un électrolyseur pour générer du chlore naturel.
- L’oxygène actif : désinfection douce, souvent utilisée en complément.
L’eau doit aussi être équilibrée. Cela signifie surveiller régulièrement :
- Le pH (idéalement entre 7,2 et 7,4),
- Le TAC (alcalinité, qui stabilise le pH),
- La dureté de l’eau (TH), pour éviter le calcaire.
Un bon équilibre chimique évite le développement d’algues, la formation de dépôts et la détérioration des équipements. C’est un élément indispensable pour conserver une eau saine année après année.

Hivernage : un moment clé
En dehors de la saison de baignade, il est important de mettre en place un hivernage adapté. Deux options existent :
- Hivernage passif : on arrête totalement la filtration et on protège la piscine (bâche, produit d’hivernage).
- Hivernage actif : la filtration tourne au ralenti (quelques heures par jour), ce qui permet de maintenir une certaine qualité d’eau.
L’hivernage passif est souvent privilégié dans les régions froides, tandis que l’hivernage actif est recommandé dans les zones plus tempérées. Dans les deux cas, il est essentiel d’effectuer une bonne préparation (nettoyage, traitement choc, ajustement du pH) avant l’hiver. Cela évite de devoir vider la piscine au printemps.
Quand faut-il réellement changer l’eau ?
Il n’existe pas de règle unique, mais plusieurs situations peuvent imposer un renouvellement partiel ou total de l’eau :
- Si l’eau est devenue intraitable, malgré les traitements (pH instable, présence persistante d’algues ou d’odeurs).
- Si la concentration en stabilisant (acide cyanurique) devient trop élevée avec un traitement au chlore. Un taux supérieur à 75 mg/L peut rendre le chlore inefficace.
- Si l’eau a été mal hivernée et que le bassin est envahi d’algues ou de dépôts.
- Après plusieurs années d’usage sans renouvellement, un remplacement partiel (1/3 ou 1/4 de l’eau) peut aider à rééquilibrer la composition.
Dans tous les cas, il est plus judicieux d’effectuer un renouvellement partiel régulier, plutôt qu’un changement total rare mais brutal. Cela limite les pertes, les coûts, et les déséquilibres chimiques.
Les piscines hors-sol : un cas à part ?
Les piscines hors-sol, souvent de plus petite taille, peuvent parfois être vidées plus fréquemment, notamment à la fin de l’été. Cela dépend du modèle, du système de filtration disponible, et du traitement utilisé. Certaines piscines gonflables ou tubulaires n’ont pas de filtration permanente, ce qui rend l’eau plus difficile à stabiliser sur la durée.
Dans ces cas, il est courant de changer l’eau chaque année, mais cela peut être évité si la filtration est bien entretenue et le traitement adapté à la taille du bassin. Même dans une petite piscine, une bonne gestion permet de garder l’eau plusieurs mois sans la renouveler.
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