En quoi le radon est-il dangereux pour la santé ?

Le radon est un gaz radioactif inodore et incolore, provenant de la désintégration de l’uranium et du radium. Une fois produit dans le sous-sol, il a la capacité de remonter vers l’atmosphère et de se mêler à l’air qu’on respire. À l’air libre, il ne pose aucun danger pour la santé, car il est dilué. Cependant, quand il entre dans les bâtiments, en particulier les habitations, il risque de s’accumuler dans l’air intérieur et d’atteindre des niveaux de concentration considérables. C’est là qu’il devient alors dangereux pour la santé humaine.

Les effets néfastes du radon sur la santé

Lorsqu’il se désintègre, le radon génère des dérivés solides (polonium, plomb, bismuth) également radioactifs qui émettent des rayonnements alpha nocifs pour le corps. Inhalés lors de la respiration, ce gaz et ses dérivés peuvent s’introduire dans les voies respiratoires et augmenter les risques de cancer du poumon. Le Centre international de recherche sur le cancer a d’ailleurs classé ce gaz comme étant cancérigène pour le poumon. De plus, les estimations montrent que le radon est à l’origine de 3000 à 5000 décès par année en France.

Il convient également de noter qu’il est la première cause de cancer des poumons chez les individus qui ne fument pas. Aussi, une exposition à ce gaz, combinée au tabagisme, présente de graves dangers pour la santé.

Comment détecter la présence de ce gaz dans les intérieurs ?

Afin d’évaluer la quantité présente dans un logement ou un immeuble, il faut se procurer un détecteur de radon efficace et fiable auprès des spécialistes. L’installation de ce dispositif doit d’ailleurs être réalisée par un professionnel certifié qui pourra prendre des mesures précises et analyser les résultats.

Les mesures doivent se faire dans les pièces qui sont fréquemment utilisées pendant au moins deux mois. Il est même recommandé de préférer la saison hivernale tout en maintenant les habitudes du logement en termes de chauffage et la ventilation. Cela permettra d’obtenir un résultat précis.

Le nombre de détecteurs de radon nécessaires dépendra de la taille et des particularités de l’habitation ou du bâtiment : cave, sous-sol, étages, etc. Par exemple, l’idéal est de mettre en place au moins un détecteur pour chaque tranche de 200 m2 d’une zone homogène et au moins deux par bâtiment au niveau le plus bas occupé. Assurez-vous également de sélectionner un endroit approprié pour l’installation du détecteur. Celui-ci doit être hors de portée des animaux et des enfants, dans un lieu représentatif des conditions d’inhalation. En outre, il doit être assez éloigné de l’ensoleillement et des appareils générant de la chaleur.

Que faire en cas de présence excessive de radon dans sa maison ?

La Commission européenne a adopté la valeur de référence de 300 Bq/m³ en moyenne annuelle, pour indiquer le niveau au-dessus duquel il faut se situer, conformément aux recommandations de l’OMS. Plus la concentration de radon dans le logement est faible, moins le risque est élevé.

Une concentration inférieure à 300 Bq/m³

Si la concentration est inférieure à 300 Bq/m³, il faudra alors aérer l’habitation en ouvrant les fenêtres pendant au moins 10 minutes chaque jour. Les occupants doivent aussi inspecter et entretenir les systèmes de ventilation et libérer les entrées et sorties d’air. S’il n’y a pas de ventilation mécanique, alors il est impératif de veiller à ce que les trous d’aération sur les portes et les fenêtres ne soient pas obstrués.

Une concentration entre 300 et 1000 Bq/m³

Il est possible de réduire significativement la concentration de radon en effectuant des actions simples. Outre l’aération du logement, il convient de corriger les éventuels problèmes de la ventilation mécanique lors de sa vérification et de son entretien. De même, la réalisation d’étanchements est importante afin de restreindre l’aération naturelle (réparation des fissures, des joints entre le sol et les murs, des entrées de canalisations, etc.).

Une concentration supérieure à 1000 Bq/m³

En complément des recommandations mentionnées plus haut, il faudra également songer à un diagnostic technique du logement. Pour cela, le recours à un spécialiste du domaine sera utile pour définir les meilleures solutions techniques.

Les zones granitiques et volcaniques en France présentent un risque plus élevé en raison de la teneur de leurs sols en uranium. Les régions les plus touchées sont notamment la Bretagne, la Corse, le Massif central, la région Rhône-Alpes, les Vosges, la Côte d’Azur et les Pyrénées.