Jardin

Est-ce compliqué d’entretenir un bonsaï ?

Le septembre 23, 2021
bonsaï en extérieur

Qui n’a pas un jour succombé à la tentation d’acheter un de ces petits arbres en pot qui inondent les linéaires des grandes surfaces et des jardineries ? Ils sont mignons avec leur tronc sinueux et sont parfaits pour donner une ambiance asiatique, posés à côté de la télé. Sauf qu’en réalité, le plaisir ne dure que quelques semaines et ces bonsaïs finissent tout sec et à la poubelle. Alors, est-ce vraiment compliqué d’entretenir un bonsaï et de le maintenir en vie ?

Un bonsaï est un arbre comme les autres

Il y a une croyance populaire qui dit que les bonsaïs sont des arbres génétiquement nanifiés. Il existerait même des graines permettant de faire pousser un bonsaï en quelques semaines. C’est complètement faux.

Un bonsaï n’est pas un type d’arbre, ni une variété particulière. Il s’agit d’un arbre ou d’un arbuste tout à fait classique qui est régulièrement taillé pour rester nain. Le parallèle avec une haie est tout à fait pertinent ; on peut faire une haie ou un taillis avec de nombreuses variétés, et c’est le fait de les tailler régulièrement qui en font une haie, et non les variétés utilisées.

Il est ainsi possible de faire une haie avec des charmes (on appelle alors cela une charmille), alors que le charme est un arbre majestueux qui peut atteindre 25 mètres de haut dans la nature.

Il est donc possible de créer un bonsaï avec de nombreuses espèces d’arbres, d’arbustes et même des lianes (telles que le lierre ou la glycine). 

Selon Jacques Galinou, qui possède une pépinière bonsaï depuis plus de 30 ans, « ce qui fait qu’un bonsaï émerge d’un arbre, ce sont les techniques de taille et d’entretien qui sont appliquées consciencieusement pendant des années ».

Il ajoute également « ce n’est donc pas un art immédiat, ni de la sculpture. On travaille une plante vivante, notre rôle est simplement de la guider dans une direction plus esthétique que son port naturel, mais c’est toujours l’arbre qui décide où il veut aller ».

Un arbre pousse dehors, un bonsaï aussi

Si la plupart des bonsaïs de supermarché ou de jardinerie finissent par mourir, c’est qu’il y a au départ un énorme mensonge de la part de ces commerçants. Nous allons là aussi casser un mythe : le bonsaï d’intérieur n’existe pas.

Un bonsaï vit toujours dehors, car il a besoin de soleil (qui est sa source principale d’énergie, via la photosynthèse), ainsi que d’eau et de nutriments. La plupart des bonsaïs de jardinerie ont d’abord été cultivés en Asie du Sud-Est (notamment la Chine et Vietnam). Il y a des champs de milliers d’arbres, qui poussent dans un climat chaud et humide, permettant une croissance rapide. 

D’ailleurs, l’âge indiqué sur l’étiquette est complètement faux ; ce qui vous est vendu comme un bonsaï de 8 ans doit avoir à peine 3 ou 4 ans.

Dans ces régions d’Asie du Sud-Est, sont cultivés des arbres qui y poussent à l’état naturel, tels que le ficus, le camona, le serissa. Ces arbres ne supportent pas le gel (et d’ailleurs il ne gèle que très rarement dans ces régions de production).

Lorsqu’ils sont ramenés en France (dans des conteneurs par bateau), le climat qu’ils vont découvrir à leur arrivée est bien différent de celui sous lequel ils ont été habitués à pousser. Ils ne pourront absolument pas survivre à nos hivers (même s’ils ne sont pas glaciaux).

C’est pour cela qu’il est indiqué que ce sont des bonsaïs d’intérieur, car « en hiver ils ne doivent pas être laissés en extérieur ». Et c’est là que les problèmes commencent.

Pourquoi un bonsaï va-t-il mourir en intérieur ?

Tout simplement parce qu’un arbre est fait pour vivre dehors. En intérieur, il aura moins de luminosité tout en se retrouvant dans une atmosphère chaude et sèche en hiver. Et ce ne sont absolument pas des conditions de culture adaptées.

Il va donc commencer à dépérir, les feuilles vont tomber car il n’y a pas assez de soleil et la photosynthèse ne pourra se faire correctement. Si vous avez placé votre petit arbre à côté de la télé ou sur la table du salon et qu’il ne reçoit même pas de soleil direct, en quelques jours vous allez le voir sombrer irrémédiablement vers une mort imminente.

SI vous achetez un de ces bonsaïs au printemps ou en été, mettez le dehors ! Qu’il prenne le soleil et la pluie ! En hiver, cela demande un peu plus d’organisation, et il faudra plutôt l’installer juste à côté d’une fenêtre ou d’une baie vitrée. Encore une fois, la clé est la luminosité et éviter la chaleur du chauffage.

Cultiver un bonsaï n’est pas plus compliqué que de cultiver n’importe quel autre végétal. Il suffit juste de choisir des essences adaptées. Plutôt qu’un ficus, choisissez plutôt de vous lancer dans l’art du bonsaï avec des arbres locaux ou bien adaptés à notre climat : charme, hêtre, pommier, pyracantha, cotoneaster. Et laissez les dehors toute l’année.

Certaines essences asiatiques supportent également très bien notre climat, telles que les érables du Japon ou bien les ormes de Chine. Ce sont des arbres formidables pour débuter une collection car ils sont robustes, magnifiques tout au long de l’année et supportent bien des erreurs de culture.

En conclusion, entretenir un bonsaï n’est pas difficile, à condition d’éviter les variétés tropicales qui ne sont pas faites pour vivre chez nous. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de véritables professionnels du bonsaï qui sauront vous conseiller sur les différentes variétés que vous pouvez cultiver.

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